Au nord du Togo, les terres agricoles sont de plus en plus pauvres en nutriments à cause de l’érosion (flancs des montages et collines), du changement climatique et de l’utilisation abusive des pesticides et de l’engrais minéral par les producteurs.
Pour inverser cette tendance, le Ministère de l’agriculture, de l’hydraulique villageoise et du développement rural, dans le cadre de la mise en œuvre du FSRP, a formé 4103 bénéficiaires sur les pratiques de gestion durable des terres (GDT) sur 60 Zones d’aménagement agricole planifiée (ZAAP), à l’adoption desdites pratiques et contribuer ainsi à restaurer les terres dégradées.
Dans la ZAAP de Kadjalla située dans la préfecture de Niamtougou, Atou Jean a fait partie des bénéficiaires de cette formation qui lui a permis d’apprendre des techniques de préparation du compost, engrais organique BOKASHI, apichi et paillage qu’il applique sur ses parcelles tout en réduisant l’utilisation de l’engrais minéral.
Sur une parcelle de maïs de 1ha, il a appliqué sur un espace, 100 kg de fumure organique deux semaines avant le semis. Il y a ajouté quelques jours après, 75 kg d’engrais minéral (50 kg de NPK et 25 kg d’urée). Sur l’autre espace, il a appliqué uniquement que de l’engrais minéral (300 kg de NPK et 150 kg urée) sans y ajouter de la fumure organique.
Les plants de maïs ayant reçu l’engrais organique et un peu de l’engrais minéral sont vigoureux et poussent bien tandis que ceux sur lesquels il n’a appliqué que de l’engrais minéral, les plants sont jaunes et évoluent difficilement.
Il est l’attraction dans le village de Outi et il n’hésite pas à expliquer son secret. Atou Jean est heureux de savoir qu’il contribue ainsi à la restauration des terres dans son village et invite ses collègues producteurs à le suivre dans ce chemin plein d’avenir : « Je demande à tous les producteurs de la région d’adopter le bokashi qui est une réalité et permet vraiment de restaurer les terres. L’utilisation de l’engrais appauvrit de plus en plus nos terres et est dangereux pour nous-mêmes. Le boKashi, bien qu’il soit un peu contraignant à préparer, ne coûte rien comparé à l’engrais qui est de plus en plus cher. »
L’adoption de la fumure organique au nord du Togo est une pratique agricole essentielle pour restaurer la fertilité des terres. La fumure organique, qui comprend le compost, les résidus de culture et les déchets des animaux est une alternative écologique aux engrais chimiques. La matière organique améliore la structure du sol, augmentant sa capacité à retenir l’eau et à fournir des nutriments aux plantes.
En améliorant la cohésion du sol, la fumure organique réduit le lessivage des éléments nutritifs et permet de capter les sels minéraux nécessaires à la plante. Contrairement aux engrais chimiques qui offrent une solution à court terme, la fumure organique enrichit le sol durablement, favorisant une productivité agricole stable sur le long terme. Elle utilise des ressources locales et réduit la dépendance aux intrants coûteux, ce qui est particulièrement bénéfique pour les agriculteurs à faible revenu.