
La récurrence des perturbations climatiques, les attaques de ravageurs (chenilles légionnaires, et autres), les maladies phytosanitaires couplés au climat sécuritaire fragile constituent des facteurs exposant chaque année de nombreuses personnes au risque d’insécurité alimentaire et de malnutrition.
La conséquence majeure est la décapitalisation des moyens d’existence des communautés avec pour corollaire la détérioration de l’état nutritionnel des groupes les plus vulnérables. Face à cette situation, le Programme de résilience du système alimentaire en Afrique de l’Ouest, Composante Burkina Faso (PRSA-BF) a entrepris en collaboration avec le Secrétariat exécutif du conseil national de sécurité alimentaire (SE-CNSA) mettre en œuvre le panier de résilience (PdR).
Le PdR est un paquet d’interventions qui visent à renforcer la résilience des populations vulnérables. Il permet d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages vulnérables à travers le renforcement de leurs moyens d’existence. Ainsi, le Programme a accompagné 102 ménages vulnérables dont 18 dirigés par des femmes et 07 par des jeunes. Ces ménages sont issus de 09 villages relevant de 03 régions. Chaque ménage a bénéficié de : i) 30 kg de semences de maïs ; ii) 10kg de semences de niébé ; iii) 80 g de semences maraichères (tomate et oignon) ; iv) 750 kg d’engrais (200 kg NPK, 550 kg Urée) ; v) labours de 3 ha ; vi) 01 kits de matériels de production maraichères (brouette, arrosoir, binette, etc.) ; vii) de l’encadrement technique de proximité. Ces appuis ont permis à chaque ménage d’emblaver 01 ha de niébé, 02 ha de maïs et 0, 25ha de maraichage
Ces ménages seront accompagnés sur une période de 03 ans et l’objectif visé aux termes de l’appui est de faire sortir ces ménages de leur situation de ménages vulnérables.
A l’issue de la première année, les bénéficiaires ont enregistré un accroissement de leurs productions et une augmentation de leurs rendements et de leurs revenus. Cela a permis aux ménages de satisfaire convenablement leurs besoins alimentaires et nutritionnels et de diversifier leurs sources de revenus grâce à la réalisation d’activités connexes (petit élevage et autres) suite à la vente du surplus de leur production ; toute chose contribuant à l’amélioration de leurs moyens d’existence et au renforcement de leur résilience.
Monsieur BOUGMA Piraogo Marcel, est l’un des bénéficiaires du PdR du village de Nassoulou dans la commune de Kindi, à la province du Boulkiemdé dans la région du Centre Ouest. Il témoigne avoir conscience des avantages du PdR à travers ce récit : « Avant les appuis, nous produisions le maïs derrière nos cages en petite quantité pour en consommer frais dès la récolte. Nous ne savions pas que nos sols étaient adaptés pour permettre la culture de cette spéculation sur de telles superficies. Aussi, par faute de moyens, nous n’avions jamais essayé. Cette expérience nous a montré que la production du maïs est rentable et je compte la poursuivre. Ma production du niébé et des produits maraîchers n’était pas aussi développée, mais les appuis conseils et les dotations que j’ai reçus ont permis de beaucoup l’améliorer ».


Madame KIEMTORE Jeanne, bénéficiaire de la même localité dit être satisfaite de l’initiative et le relate en ces termes « Je ne produisais pas du maïs car je ne disposais pas suffisamment de ressource pour le faire. C’est dire donc que nous n’en consommions pas. Je produisais le niébé sur une petite portion seulement. Ce qui ne nous permettais pas d’être à l’abri des besoins alimentaires et autres. Les appuis, m’ont permis d’avoir du maïs et du niébé en grande quantité pouvant me permettre d’assurer la consommation alimentaire de mon ménage sur plusieurs années. Je vais travailler à maintenir cette dynamique ».
Les facteurs clés de succès sont l’engagement des bénéficiaires et de leur communauté pour la réussite de l’initiative, l’intégration du maïs dans les habitudes alimentaires des ménages vulnérables, la couverture de leurs besoins alimentaires et nutritionnels, l’adoption des bonnes pratiques agricoles par les bénéficiaires, l’accompagnement des services techniques et des autorités locales.